Pages

mercredi 25 septembre 2013

...redescendue en pression...

Je ne me réjouis pas du malheur des autres, jamais. Même pas quand ça m'arrange.
Mais je dois t'avouer que le mail de la nana de la Direction des Ressources Humaines, reçu hier soit 24 heures avant notre rendez-vous qu'elle était contrainte d'annuler pour cause d'arrêt de travail, m'a arraché un (gros) soupir de soulagement.

Je l'aime bien pourtant, Machine. Souviens-toi, je t'en avais parlé . J'avais même plutôt hâte de la revoir, parce que j'attendais la nouvelle claque avec impatience, je suis un peu maso moi. Besoin de voir si elle appuierait encore là où ça fait mal, parce que mine de rien ça fait aussi du bien. Mais bon, elle est malade, elle a le droit hein et je t'avoue que là tout de suite, ça m'arrange.

La dernière fois que nous nous sommes vues, elle m'avait donné pour le rendez-vous d'aujourd'hui une liste de trucs à faire longue comme mes deux bras mis bout à bout. Plus ceux de Stromaé. Je te laisse quelques secondes pour visualiser.

...
...
...
(tu vois un peu là ?)

Et évidemment, pas des trucs simples hein. Pas des trucs coolissimes comme faire du lèche-vitrine sur Internet ni des trucs que tu peux faire les yeux fermés sans réfléchir comme une quiche Lorraine vois-tu. Non non. Des trucs qui te font plonger dans la profondeur de la psychologie et te perdre dans les méandres de la philosophie. Des trucs qui réclament une forte dose de concentration, l'arrêt de toute vie sociale (y compris la virtuelle) jusqu'à ce que la mission soit accomplie, le bannissement du sex-appeal de ton conjoint/ smartphone/ casque Beats. Juste toi et toi seule devant ton petit tas de feuilles blanches, à réfléchir sur ta petite personne, ta vie, ton œuvre, la suite que tu envisages, les rêves que tu caresses. Tu dois tout noter, lister, hiérarchiser, argumenter. Tu dois aussi (et ça tu sais que tu vas pédaler dans la semoule) te décrire à l'aide de textes, images, photos, dessins sur une belle feuille A3. Illustrer le kikiya à l'intérieur de toi au travers d'un seul prisme : le regard que TU poses toi-même toute seule comme une grande sur qui tu es. Pas si simple, c'est moi qui te le dis. J'ai même failli jeter l'éponge, prendre un post-it (c'est un peu comme une A3, non ?) et écrire "http://jesuisaussi.blogspot.fr" : elle veut de la description de qui je suis, elle a qu'à lire ZE blog référence en la matière, merde.

Bon, pas eu besoin de la jeter cette éponge finalement. La dame étant malade, le rendez-vous est annulé et reporté à une date ultérieure non encore fixée. Je dépose l'éponge sur un coin de mon bureau, la cache sous un mouchoir, je jette un coup d'oeil dessus de temps en temps pour ne pas oublier mais je cesse instantanément d'être obnubilée et de réfléchir à comment je vais procéder pour lui rendre en temps et en heure la liste de trucs à faire que j'ai à peine entamée moins de 24 heures avant notre entretien. La pression redescend.

Ça te montre un petit peu une nouvelle facette du personnage quand même. Oui, je me fous une pression incroyable quand il s'agit de faire (et de bien faire, surtout) quelque chose qu'on me demande de faire. Mais non, ça ne me pousse pas pour autant à m'organiser, à prévoir, à anticiper. C'est toujours à la dernière minute, à la limite de la deadline, que je déploie une énergie folle pour être dans les clous. Ce qui occasionne de belles frayeurs, tu imagines bien. Et tous les signes cliniques qui vont avec. De grosses gouttes de sueur à l'idée de ne pas finir à temps. De belles larmes qui montent aux yeux quand, tombant de fatigue, à bout de forces, je suis frustrée et énervée contre moi-même d'avoir laissé traîner. Une belle boule au ventre en me disant que j'aurais certainement fait mieux, si j'avais pris le temps.

Mais qu'importe, invariablement, je me remets dans cet état d'urgence. 
Je te l'ai dit....... maso, COMPLÈTEMENT maso.

© Isa - septembre 2013

mardi 24 septembre 2013

...victime de mon propre corps...

Tu la sens venir celle-là ou pas ? Celle où je vais essayer de te faire croire que c'est en fait pour mon bien que je ne suis pas foutue de tenir mes bonnes résolutions plus de 37 secondes ? Parce que si tu ne l'as pas sentie en lisant le titre de cet article, tu ne me connais pas assez bien, tiens le toi pour dit.

Contexte.
Dimanche matin, tôt. J'affronte mon ennemie jurée de tous les temps : cette saloperie de balance qui trône dans ma salle de bain. D'ailleurs si tu veux tout savoir y a même DEUX balances dans cette pièce, des fois qu'une seule ne soit pas suffisante. Ça fait 3 semaines que je les boude toutes les deux, que je les ignore superbement, que je les méprise même, à coup de "tiens z'êtes encore là vous ? pas trouvé quelqu'un d'autre à embêter ? pas encore en grève pour cause de chômage technique longue durée ?" que mon cerveau leur envoie silencieusement dès lors que mon nerf optique lui transmet l'info que l'une ou l'autre est dans mon champ de vision. 3 semaines que je retarde l'échéance, que j'avale mon premier café avant même d'être vraiment debout, histoire de pouvoir dire fièrement "mince (gloups !) alors, je ne peux pas me peser, je n'ai plus l'estomac vide ! quel dommaaaaaage ! demain peut-être ?". 3 semaines de pur bonheur je dois te l'avouer, mais quand même, 3 semaines de déni quoi. Faut pas se mentir non plus. Donc dimanche, forte d'un pressentiment un peu bizarroïde, qui m'invite à croire que c'est maintenant ou jamais, je me lève, je vide ma vessie, je me retiens de me remplir l'estomac, je me déshabille évidemment (un pyjama ça pèse tellement lourd que ça fausse, sache le), et j'y vais. Les yeux fermés, la bouche grimaçante, d'abord un pied, puis l'autre, genre comme dans la pub de Zidane à une époque. Je baisse la tête, j'entrouvre un œil, puis l'autre, puis, par un étrange lien invisible entre ma rétine et le reste de mon visage, ma mâchoire se desserre, ma bouche se déforme en une moue dépitée, ma gorge étouffe un cri. Catastrophe. Pire que ce que je pensais.

Je replonge aussitôt dans le déni. Un café, puis deux. Une clope, puis quatre. Je me souviens vaguement m'être dit hier soir que ce serait bien d'aller courir aujourd'hui, mais à quoi bon hein ? Au point où j'en suis... J'en suis là de ma phase d'auto-martyrisation quand la petite tête de mon chien me sort de ma torpeur : oups, j'ai oublié de l'emmener faire pipi (c'est une princesse mon chien il fait juste pipi sache le). Je m'habille rapidement et je le sors. Dehors, il fait beau, pas trop chaud, pas trop frais. Un temps idéal pour aller courir, me surprends-je à penser. Je chasse vite l'idée.

Je remonte et, dans l'ascenseur qui m'amène au 5ème, une étrange idée, encore... : et si je me mettais en tenue de sport, que j'allais un peu tâter l'air, dégourdir un peu mes gambettes, et voir ce qui se passe ? Aucune autre obligation que celle de rester disons allez... 15 minutes dehors. A marcher si le reste paraît trop. Faisable, non ?

5 minutes après, en tenue, avec du bon son dans les oreilles et une merveilleuse nouvelle application sur mon Note, poussée par une motivation inattendue, je quitte l'immeuble en trottinant. Et je trottine comme ça 20 minutes. Pas vite, c'est clair. Dans un état pathétique les 5 dernières minutes, c'est évident. Mais ça y est, j'ai recommencé. La joie me transporte, je remonte les 5 étages au pas de course, j'arrive en sueur à la maison et les yeux pleins de fierté de mon amoureux quand il me voit entrer dans l'appartement me donnent un second souffle. Je suis fière à mon tour et le monde entier l'apprendra en moins de 15 secondes : Facebook, Twitter, IG, l'info est disponible partout.

Et depuis ? Et depuis... Depuis, je marche comme une mamie. Mes deux cuisses sont des poteaux de 50 kilos chacun et je peine à les soulever pour avancer. Pire pour monter des marches. Encore pire pour en descendre. Mes mollets sont contractés depuis plus de 48 heures. Non stop. Mes fesses ne supportent que difficilement la position assise, ce qui est un chouïa embêtant.
Pire encore. Hier, d'atroces douleurs à l'estomac. Un truc comme j'avais jamais ressenti avant. Je me dis que je vais finalement découvrir ce qu'est une gastro, après en avoir fort entendu parler sans jamais vivre l'expérience à titre personnel. Bizarrement, ça ne m'aurait pas dérangée de rester dans l'ignorance. 
Mais là, je discute coup sur coup avec deux copines capistes (ouais ouais quand on court une fois par an on peut s'auto-proclamer capiste y a pas de problème personne n'a posé de copyright encore) qui me confient qu'elles aussi ont extrêmement mal au bide après avoir couru, à la limite du supportable. Une requête Google plus tard ("maux+de+ventre+et+jogging") j'ai appris que, très probablement, la douleur vient de ma sangle abdominale qui n'est pas assez musclée. Du coup, intestins qui bougent dans tous les sens, du coup, douleurs.

Je crois vraiment que mon corps refuse que je fasse du sport.
Tu vois, moi j'ai essayé, mais lui il ne veut pas.
Et comme j'ai encore un peu besoin de lui, je me dois de le bichonner, de l'écouter, de lui obéir quoi.
Je vais donc faire une pause hein.
Ne me juge pas.*


(*remercie moi plutôt de te fournir une si bonne excuse la prochaine fois que tu auras la flemme d'aller faire du sport -- j'accepte les chèques aussi, merci)

© Isa - septembre 2013

vendredi 20 septembre 2013

..."vénère" est le mot qui colle le mieux...

Ce soir en rentrant du travail je trouve dans notre boîte aux lettres un courrier du syndic de copropriété dont voici la teneur :

"Madame, Monsieur,
Nous revenons vers vous concernant les aboiements de votre animal qui perturbent les occupants de votre immeuble.
Nous avons signalé ces gênes et malgré toutes nos recommandations, nous recevons à nouveau des réclamations à ce sujet.
Aussi, nous vous demandons de veiller à ce que votre chien n'aboie pas. 
Vous souhaitant bonne réception de la présente"

Ni une ni deux, j'ai dégainé mon Bic que j'ai du voler quelque part car je ne me rappelle pas en avoir acheté un semblable, mes feuilles A4 qui pour le coup ont été payées par mes soins et ma plus belle écriture (ça j'en ai hérité) et j'ai laissé aller ma plume au gré de ce que m'inspirait ce courrier.
Ci-dessous les photos du courrier (oui oui il fait trois pages) que tu peux agrandir pour mieux y voir.
Comme je suis gentille, je te le recopie en dessous en version dactylographiée, histoire que tu ne te casses pas un nerf optique à essayer de déchiffrer.






"Madame, Monsieur,
Votre courrier du 18 septembre ayant retenu toute notre attention, nous souhaitons, comme le requièrent les règles de courtoisie, y apporter une réponse.
Nous avons emménagé au sein de la Résidence en novembre 2012. Quelques jours après notre arrivée, notre gardien nous a signalé, au hasard d'une conversation anodine, que les aboiements de notre chien compromettaient fortement notre parfaite intégration. Sans attendre (le soir même, donc) nous avons pris les dispositions nécessaires en faisant l'acquisition d'un collier anti-aboiements que notre chien porte systématiquement dès lors que nous sommes tous les deux absents. Pour votre complète information nous vous précisons que ce collier envoie des décharges électriques à notre animal dès qu'il émet le moindre son. Depuis lors, aucune plainte ne nous a été rapportée de façon directe ou indirecte quant aux nuisances dont il pourrait être responsable. Ah ! si... il y a bien eu cette fois où notre gentil voisin du dessous nous a signalé que le bruit des pas de notre chien pouvait parfois les déranger, lui et son épouse. Nous lui avions alors répondu que nous tenterions de limiter ses déplacements dans la mesure du possible, mais que c'était la seule solution que nous pouvions mettre en oeuvre, n'étant pas (encore) équipés pour pratiquer l'amputation des membres responsables de la gêne occasionnée. Il s'était alors montré fort compréhensif et, nous tenons à le préciser, n'a jamais parlé de quelque autre bruit qui le dérangerait.
Vous dites dans votre courrier avoir "signalé ces gênes", en vain. Nous supposons que vous faites référence aux affiches dans l'ascenseur et le hall que nous avons eu la chance d'apercevoir malgré le fait qu'elles aient été, et cela à trois reprises, enlevées moins de 24 heures après avoir été collées. N'ayant reçu aucune visite, appel ou courrier avant celui qui fait aujourd'hui l'objet de cette réponse, nous sommes contraints de penser que ce sont ces affiches, destinées à tous, que vous considérez comme des "signalements de la gêne". Revenons donc sur la teneur de celles-ci : il y était indiqué qu'un chien aboyait de façon continuelle, et ce, de nuit comme de jour. Nous avons l'immense honneur d'être des résidents à temps complet de notre appartement et, en cette qualité, y passons toutes nos nuits sans exception. En revanche, nous n'avons ni l'un ni l'autre la chance de dormir d'un sommeil de plomb et de ce fait sommes toujours en alerte au moindre bruit (et il y en a !) dans l'immeuble la nuit. Pour autant, nous n'avons jamais été réveillés par un aboiement de Bacardi (c'est ainsi qu'il a été baptisé il y a plus de 7 ans). En gentils habitants d'une communauté, nous avons tout de même, par acquis de conscience, vérifié les piles de son collier et provoqué volontairement son déclenchement (aucun animal n'ayant souffert pendant ce test nous vous remercions de ne pas appeler la SPA). Tout fonctionne parfaitement. Ces deux éléments, éliminant les aboiements du jour comme de la nuit, et couplés au fait que d'autres chiens vivent dans notre immeuble, nous ont en toute logique amené à penser que nous n'étions pas concernés par les affichettes éphémères que nous avions lu avec une grande attention.
Grande est donc notre surprise à la réception de votre courrier, nominatif cette fois. N'étant pas naturellement prédisposés à la fuite face à nos responsabilités, nous allons redoubler de vigilance quant à l'attitude de notre adorable boule de poils. Dans le même temps, nous nous tenons à l'entière disposition de tout membre du voisinage étant en mesure de nous éclairer sur les nuisances dont nous sommes responsables, ceci afin de poursuivre notre belle aventure du "vivre ensemble" en toute harmonie, dans le dialogue direct et sans intermédiaires. Nous recueillerons alors toutes les plaintes étayées d'exemples concrets qui nous permettront d'adopter la marche à suivre et de prendre les mesures nécessaires en fonction des éléments factuels qui nous seront rapportés.
Pour terminer, nous vous confirmons que Bacardi jappe (une fois... ou deux maximum) quand l'un de nos voisins de pallier prend l'ascenseur ou entre/ sort de chez lui mais ne pensions pas, jusqu'à aujourd'hui donc, que ce petit bruit ponctuel et émis à un niveau sonore somme toute raisonnable, pouvait constituer une nuisance continuelle pour laquelle nous aurions à nous justifier. Nous notons donc ce jour que cette façon de penser est un tantinet naïve et qu'il nous faut en changer.
Votre courrier n'étant pas signé, et l'agence de laquelle il émane n'étant pas clairement précisée, nous envoyons cette réponse à la première adresse à Versailles mentionnée en bas de page et nous vous serions reconnaissants de faire suivre si toutefois vous n'êtes pas le bon destinataire de notre petite bafouille.
Restant à votre disposition pour discuter plus avant de cette affaire, nous vous prions d'agréer Madame, Monsieur, nos sincères salutations.
Isabelle et JM Deretz
(et Bacardi)
(silencieusement)"

Ca fait du bien de pondre ça d'une traite, c'est moi qui te le dis.

© Isa - septembre 2013

mercredi 18 septembre 2013

...envahie...

Je les sens arriver. Ils s'approchent à pas de loup, sournoisement, sans crier gare, alors ils croient que je ne les vois pas venir. Ils font peu de bruit, s'installent discrètement, espérant que je mettrai du temps à déceler leur présence. Doucement, tout doucement, ils envahissent chacune des parties de mon corps où ils ont pris l'habitude de se nicher. Et ils attendent.
Pas de chance pour eux, je suis maintenant complètement aguerrie à leur petit jeu. D'instinct, sans pourtant être en alerte - plutôt en veille - j'ai su qu'ils faisaient leur retour. J'aurais envie de leur crier de ne pas jouer à cache-cache avec moi, que ça ne sert à rien, que je ne suis pas dupe, mais pour l'instant je n'ai pas l'énergie pour le faire. Je reste donc passive, mais à l'écoute des signaux que je reçois.

Ils sont dans ma décision brutale d'aller dormir alors que je suis en plein milieu de quelque chose, comme pour fuir un état d'éveil qui m'est pénible. Ils sont dans mon sommeil lourd mais agité, profond mais en rien réparateur, peuplé de rêves dont je ne garde aucune image au réveil - juste des sensations, et pas les plus jolies. Ils sont dans la sueur qui perle à mon front quand j'arrive sur le quai de la gare de Plaisir - qui n'a jamais aussi mal porté son nom - quand je vois tous ces gens qui me paraissent tout à coup hostiles, ou méprisants. Ils sont dans cette absolue certitude, constante, que mon avis ne vaut pas grand chose et qu'il ne sert donc à rien de l'exprimer. Ils sont dans mes jambes qui se dérobent quand on s'adresse à moi alors que je voudrais ne pas être vue. Ils sont dans cette légère angine qui, bien que soignée, ne guérit pas, et dans cette douleur au milieu de mon dos qui apparaît sans que rien ne l'ait provoquée. Ils sont dans la difficulté à réaliser des tâches simples du quotidien, sortir le chien le matin, me démaquiller le soir, et tout le reste entre les deux, et dans l'effort conséquent à fournir pour les accomplir malgré tout.

Tu vois, j'ai pleinement conscience de la présence de tous ces symptômes qui, s'ils sont mineurs pris isolément, veulent dire quelque chose quand on les met bout à bout. Je les connais, les reconnais, je les sais sur le bout des doigts. Je connais leur valse par cœur. Ils arrivent et s'installent, un par un, et se cumulent, se mélangent pour être plus forts face à ma(mon) (in-)capacité à lutter.

La seule donnée que je ne maîtrise pas, c'est la durée pour laquelle ils sont là. Et comme je reste pour l'instant dans l'observation passive, dans la description sans analyse, plutôt que dans la tentative d'endiguement, ils vont encore gagner du terrain et prendre de l'ampleur, jusqu'au craquage. Sauf si j'arrive à me relever tout de suite et à décider que non, ils ne gagneront pas. 

Pardonne-moi si je te semble un peu ailleurs, un peu hors de la réalité que tu penses que l'on partage, parce qu'en fait, je ne suis déjà plus dans cette réalité là. Je suis dans une bulle où je rassemble mes forces pour la riposte. J'essaie, crois-moi.

© Isa - septembre 2013

dimanche 15 septembre 2013

...membre d'une autre famille...

En disant "oui" à mon amoureux, le 28 juillet 2012, je ne suis pas seulement devenue une épouse. Bien sûr, cela reste le plus beau rôle qu'il m'ait demandé de jouer, mais ce n'est pas le seul.

En disant "oui", j'ai aussi accepté de faire partie d'une nouvelle famille. Je suis devenue une belle-fille, une belle-soeur et, ô joie ô bonheur, je suis devenue "Tata Isa". Mes frère et soeurs n'ayant pas encore d'enfant, c'est dans ma belle-famille que je fais mes premiers pas en tant que tata, et ce, pour mon plus grand bonheur.

Chéri a deux soeurs. Quand je les ai rencontrées, elles avaient chacune une fille et un garçon. Ces ravissantes petites têtes blondes (façon de parler hein) m'ont rapidement fait une jolie place dans leurs coeurs, malgré les circonstances. Eh oui, pas forcément évident pour un enfant de comprendre que Tonton ramène à la maison une Tata qui n'est pas celle qu'ils ont toujours connue... et pourtant, ni une ni deux, j'ai eu le droit aux jeux, aux bisous, aux dessins, aux câlins et à cette incroyable émotion quand, pour la première fois, l'un d'entre eux a dit "Tataaaaaa" en s'adressant à moi. 

Nous-mêmes ne sommes pas encore parents, alors ce sont eux qui nous offrent, pêle-mêle, nos plus beaux calendriers de fin d'année, les plus chouettes moments de jeux en famille, les meilleurs bisous enfantins, les plus jolis sourires et les "merci" les plus attendrissants à la réception d'un cadeau qui leur fait vraiment plaisir. Ce sont eux qui font déborder mon coeur de "je-ne-suis-pas-maman-mais-ô-comme-j'aimerais-le-devenir" de tout plein d'amour comme seuls les enfants savent recevoir et donner en retour.

Aujourd'hui, avec l'arrivée il y a quelques semaines de la petite dernière, ce ne sont plus 4 mais 5 neveux et nièces que j'affiche au compteur. Une occasion de plus de prouver que l'Amour, le vrai, ne se divise pas dès lors que nous sommes plus nombreux : au contraire, de la façon la plus jolie qui soit, il se multiplie !

A Soizic, Maxence, Titouan, Cléa et Lise.


© Isa - septembre 2013

samedi 14 septembre 2013

...en plein questionnement bloguesque...

Je ne suis pas sûre d'avoir choisi la bonne accroche pour ce blog. Le titre me force à écrire des articles qui ne parlent que de moi, et même si j'essaie de faire en sorte que ça puisse te toucher, que tu puisses quand même rebondir, ça n'en reste pas moins un espace assez nombriliste qui n'a pas vraiment d'intérêt à sortir de mon groupe d'intimes.
J'aimerais pourtant qu'il s'exporte quelque peu en dehors de cette sphère-là et cette envie, profonde, ancrée, n'est pas réellement compatible avec le mode de fonctionnement actuel.

Que faire, alors ?

Garder cet espace pour mes proches et en reconstruire un autre, ailleurs, plus ouvert sur le monde ? Avec une autre thématique, un titre plus large permettant des billets sur un peu tout et n'importe quoi, et non plus seulement sur ma petite personne ?
Cela pourrait être une piste, mais j'ai peur que multiplier les canaux ne me réussisse pas. J'ai de gros problèmes de régularité et, sachant cela, comment être sûre d'être en capacité d'alimenter non pas un, mais deux blogs différents ?

Un collègue m'a récemment conseillé de dériver de "parce que je suis aussi..." à "parce que nous sommes toutes un peu...", ce qui permettrait que toi aussi là, toi qui me lis, tu te reconnaisses dans mes propos et te sentes peut-être un poil plus concernée. C'est loin d'être une mauvaise idée et elle me trotte dans la tête depuis qu'il me l'a soumise.

Je m'interroge sur sa faisabilité et surtout sur ce qu'il y aurait à faire pour passer de l'un à l'autre. Changer le titre du blog ne me prendrait que quelques secondes. Il est même envisageable de garder l'adresse URL (jesuisaussi.blogspot.fr) parce que le "je" ne renverrait pas forcément à moi, mais finalement aussi, un peu, à celui ou celle qui consulte le blog. Et ensuite ? Peut-être venir te voir, toi, et te demander de t'exprimer sur un sujet ou un autre ? L'accepterais-tu ? Cette idée me séduit... elle me permettrait d'avoir à venir vers toi, d'avoir à te décrire avec mes mots puis à te laisser t'exprimer avec les tiens, et ce côté participatif, collaboratif, enchante d'avance la part de moi friande de contacts humains. Ça m'ouvre un champ immense de possibles et mon imagination s'emballe déjà à l'idée de me lancer dans quelque chose de ce goût-là.

Sartre disait que "l'enfer, c'est les autres". 
Je réponds plutôt que "l'inspiration, c'est l'Autre".

Je réfléchis à tout ça, je fais un essai avec un premier cobaye et je reviens dès que possible te livrer un exemple de ce que nous pourrions devenir... ensemble. Tu auras alors l'occasion de me dire si le nouveau format te plaît et si tu es prêt(e) à suivre nos aventures communes sous cette nouvelle lumière.

© Isa - septembre 2013

...tombée sur la perspicacité faite femme...

Les personnages ? Deux femmes , des collègues qui n'exercent pas du tout les mêmes fonctions mais qui se sont croisées au gré des quelques échéances communes que leurs responsabilités mutuelles ont placé sur leurs routes. Elles se connaissent donc un peu, de loin. Sans plus. 
Le cadre ? Le calme d'un bureau à l'abri des indiscrétions. 
L'objet ? Un entretien pendant lequel l'une devra livrer ses envies d'ailleurs et l'autre aura pour mission de l'aider à partir.
Beaucoup d'attentes d'un côté, beaucoup de bienveillance de l'autre.

Voilà pour planter le décor. C'était la deuxième fois qu'on se voyait. Elle m'avait donné bien du fil à retordre dans la préparation de ce deuxième entretien : beaucoup de devoirs à faire à la maison, notamment. Travailler n'est pas un problème, mais quand il s'agit de passer du temps à trouver des façons de me vendre, de parler de façon objective mais positive de mon parcours et de mes compétences, ça a tendance à réveiller en moi des angoisses d'échec à la limite du paralysant. J'ai fait ce qu'elle a demandé. A la dernière minute, pour retarder l'échéance. Sous pression et avec en trame de fond la crainte de ne pas y arriver. Mais bon... je l'ai fait.

Nous avons passé de longues minutes à débriefer l'entretien précédent et à décrire l'évolution de l'état d'esprit depuis. Ponctué de jeux de rôles où j'étais tour à tour moi et quelqu'un d'autre. Regardé les documents que j'avais préparés. Précisé certaines de mes attentes, verbalisé certaines de mes peurs.

Puis la claque. Magistrale, inattendue.
Cette femme qui me connaît à peine semble lire en moi comme dans un livre ouvert. Rappelle toi donc quand je te racontais (ici) que ma timidité n'est jamais perçue par les gens, et que son aveu suscite toujours de vives réactions de surprise, voire d'incrédulité. Eh bien elle... elle sait. Elle voit, elle a compris, elle l'annonce elle-même d'une voix emplie de certitude ne laissant aucune place au doute. "Cette timidité, là, il faudra travailler dessus, hein...". Premier gros boum boum dans ma poitrine, première défaillance. Et tout s'enchaîne. Elle sent la brèche et s'y engouffre. Elle y va pas à pas, tout doucement, avec bienveillance toujours et en veillant à obtenir mon consentement - silencieux - à chaque fois qu'elle va un peu plus loin. "Peut-être que je me trompe, tout ça relève de l'intuitif, arrête moi si je fais fausse route", qu'elle dit souvent. Mais non Machine, je ne t'arrêterai pas, même si je le voulais je ne le pourrais pas, chacun des mots que tu choisis correspond parfaitement à ce qu'il y a à l'intérieur de moi et je ne sais pas comment faire pour que tu cesses de voir ce que je cherche tant à cacher depuis de si nombreuses années. Tu le vois bien, hein, que tu as raison, alors arrête de t'excuser d'avoir peut-être tort... Tu attends que je réagisse, je le sais, tu attends que je valide - parce que tu sais bien que je ne peux pas nier. Et tu n'as même pas besoin que je parle pour constater que tu as fait mouche. Tu le vois à mon visage blême, à mes yeux qui s'emplissent de larmes, à mes doigts qui se torturent les uns les autres, à ma mâchoire qui se crispe et à cette absence criante de réponse verbale. 

Comment m'as-tu aussi bien devinée ? Tu me diras plus tard que c'est dans les yeux que je garde baissés, dans le choix de mes mots, dans ce que tu as vu de moi lors de nos rencontres précédentes.

Tu es d'une perspicacité désarmante, Machine... Tu as cerné le personnage en moins de temps qu'il ne m'en faudrait pour le décrire moi-même... 

Deux jours après, je n'ai pas encore décidé entre t'être reconnaissante d'avoir vu ce que les autres ne voient jamais, ou au contraire t'en vouloir de m'avoir si justement mise à nu. Je change d'avis heure après heure, même minute après minute parfois. Ce que je sais, c'est que tout ça est sorti et qu'avec toi en tout cas, je ne pourrai plus faire semblant. Il va me falloir composer avec ça.

© Isa - septembre 2013

mardi 10 septembre 2013

...la fille de mon père... (en musique)



Simplement ouvrir les yeux
Et me réveiller près de toi
Vivre encore des jours heureux
Doucement blottie dans tes bras
Simplement me confier à toi...
Oser poser les questions
Qui, je le sais... guideront mes pas
T'entendre murmurer mon nom
Sentir que tu es fier de moi
Simplement m'ouvrir à toi...


Reviens donc un peu sur Terre
Voir qui je deviens sans toi
Je suis de toi et j'en suis fière
Ils peuvent dire qu'on n'se connaît pas
Moi je n'en ai plus rien à faire
Je sais que je viens de toi
Et tu seras toujours mon père
Je t'aime Papa... je t'aime Papa !

Discrètement te regarder
Et poser ma main dans la tienne
Attendre que de ton côté
Tu sentes l'amour qui nous enchaîne
C'est ton sang qui coule dans mes veines...
J'veux qu'tu me vois devenir femme
Découvrir l'amour de la chair
Découvrir la passion de l'âme
J'veux qu'tu me vois devenir mère
J'ai tant besoin de ta lumière...


Reviens donc un peu sur Terre
Voir qui je deviens sans toi
Je suis de toi et j'en suis fière
Ils peuvent dire qu'on n'se connaît pas
Moi je n'en ai plus rien à faire
Je sais que je viens de toi
Et tu seras toujours mon père
Je t'aime Papa... je t'aime Papa !

Bien sûr j'en ai fait des prières
Pour que tu reviennes près de moi
J'crois qu'on a tous besoin d'un père
C'est un amour qui n's'invente pas
Papa regarde moi d'où tu es
Regarde la cette petite fille
Que pour toi toujours je serai
J't'aime pour la vie... j't'aime pour la vie !


Reviens donc un peu sur Terre
Voir qui je deviens sans toi
Je suis de toi et j'en suis fière
Ils peuvent dire qu'on n'se connaît pas
Moi je n'en ai plus rien à faire
Je sais que je viens de toi
Et tu seras toujours mon père
Je t'aime Papa... je t'aime Papa !

Je t'aime Papa... je t'aime Papa !

© Isa - septembre 2013

lundi 9 septembre 2013

...légèrement, très légèrement hypocondriaque...

Que tu me connaisses de Facebook, de Twitter, d'Instagram ou même de la "vraie vie" (ce qui m'étonnerait beaucoup parce que je fuis tout vrai contact humain depuis 1873 date à laquelle je décidai de me consacrer entièrement à mon identité virtuelle), tu n'as pas pu échapper au fait que - Ô rage Ô désespoir Ô santé ennemie - je suis malade. "Balade" est d'ailleurs le mot qui sort de ma bouche quand j'essaie de le dire à haute voix.
48 heures que ma gorge me brûle. Comme ça, sans raison. Tant et si bien que j'ai envie de la piquer violemment du bout d'une fourchette en lui criant dessus "TIENS MAINTENANT T'AS UNE BONNE RAISON D'AVOIR MAL TU FAIS MOINS LA MALIGNE HEIN". (Rassure-toi je ne le fais pas).
48 heures que je parle du nez. On dirait que je suis la fille cachée de Passenger et de James Blunt, t'imagines ?
48 heures qu'un enf**** de coucou me tape sur le crâne comme si j'étais un tronc d'arbre.
48 heures donc que je suis tout à fait insupportable.

Je passe sous silence que cette maladie impitoyable a choisi un long week-end de 4 jours - que je m'étais offert pensant pouvoir me détendre et profiter de la vie avec l'Homme qui ne travaille pas non plus - pour pointer le bout de son nez. Je suppose qu'elle est fière de ce qu'elle pourrait appeler un perfect timing, certes, mais n'en parlons pas, ça risquerait de m'énerver plus avant. Et on a pas envie de ça, hein qu'on a pas envie de ça ?

Concentrons-nous plutôt sur ce que cela m'amène à te révéler aujourd'hui. Je suis surtout atteinte d'un truc énorme, bien plus gros que moi et qui me dépasse totalement : mon hypocondrie.
Parce que le pire dans tout ça, c'est surtout que ça fait 48 heures que je suis persuadée que je vais décéder dans les jours qui viennent.

Cette fois, j'essaie de garder cette angoisse au fond de mon petit cœur et de ne pas trop l'imposer à Chéri qui doit être à peine remis de la dernière fois où je lui ai dit, le plus sérieusement du monde, que je pensais être en train de mourir. Bon je précise le contexte qui joue en ma faveur quand même : pendant une bonne semaine complète, en juin dernier, j'avais de grosses pointes dans la poitrine associées à de fortes douleurs dans le bras gauche. Ahhhhhh toi-même tu reconnais que c'est un peu flippant, non ? Parce que toi aussi tu l'as vu 367 fois dans Grey's Anatomy, Urgences ou Dr House que douleurs au coeur + douleurs au bras gauche c'est pas joli-joli. Bah voilà. J'ai un peu cédé à la panique.

(Bon si tu t'étonnes que je sois encore là, je te précise qu'un petit tour aux Urgences - avec prise de sang, électrocardiogramme et radio du thorax qui n'ont RIEN montré d'alarmant - a tout remis dans l'ordre en moins de deux et que je ne suis donc plus cardiaque, merci de t'inquiéter)

Donc tout ça pour dire que j'ai facilement tendance à imaginer le pire, le truc le plus terrible, le diagnostic le plus inquiétant dès lors que j'ai le nez qui coule (on a vu des gens mourir d'un nez qui coule, non ?)(ah non ? ah je pensais...) et qu'en plus de réveiller mes vieilles angoisses de mort, ça a un peu le don, fatalement, d'inquiéter mon entourage...

Mais je t'assure que je ne fais pourtant pas ça pour embêter le monde hein. Bah non penses-tu, j'ai d'autres passions/occupations/façons de soûler les gens... donc pas que ça à faire quoi.

Non non c'est loin d'être volontaire et contrôlé, et je n'ai aucune idée d'où ça vient (ça fera un jour l'objet d'une thérapie, pour sûr), mais autant que je me souvienne j'ai toujours eu cette tare vissée au corps. Et non seulement je suis persuadée (j'essaie vraiment d'y remédier parce que ce n'est pas de tout repos) que je vais mourir jeune et pas d'une belle mort, mais en plus ça se faufile au quotidien dans mes pensées les plus anodines. Je descends un escalier ? Je m'imagine loupant une marche et dévalant les suivantes. Je sors mon chien alors qu'il fait nuit ? J'entends des bruits et je vois des silhouettes menaçantes fondre sur moi. Je monte dans la baignoire ? Je me visualise en train de glisser.
Je te laisse donc imaginer ce que je ressens en prenant l'avion.
Ou encore ce que mon esprit tordu va déduire d'une absence de réponse à un texto envoyé à Chéri qui est en voiture.

Ah non je te le confirme ce n'est pas facile tous les jours d'être moi. Heureusement pour toi, ça n'est arrivé qu'à moi !


© Isa - septembre 2013

dimanche 8 septembre 2013

...cuisinière du dimanche... [Beignets Banane]

Comme tu le sais certainement, je me mets au régime à peu près toutes les semaines. A chaque nouvelle tentative, je demande à mon amoureux de me ramener des fruits quand il va faire des courses. Bien souvent (je n'ai pas envie de perdre la face en avouant que c'est même tout le temps), mon essai échoue et je laisse mûrir mes fruits un peu trop longtemps avant de penser à les ingérer (oui je fais partie de ces gens bizarres qui ne mangent des fruits QUE lorsqu'ils font attention à leur ligne)(donc JAMAIS en ce qui me concerne en fait).
Il y a une bonne semaine, Chéri est rentré des courses avec 2 sachets de 4 bananes. Ce doux rêveur pensait qu'un seul sachet ne me suffirait pas... Laisse moi donc te dire qu'aujourd'hui, soit 8 jours plus tard, j'avais dans ma coupe à fruits 8 bananes très très très mûres (que si tu les laisses mûrir encore elles deviennent noires quoi). Pour ne pas avoir à les jeter, je me suis lancée dans la confection d'un dessert/goûter très consommé à La Réunion, que je n'avais pas mangé depuis bien longtemps et que je n'avais jamais confectionné de mes petites mimines : les beignets à la banane, que nous Créoles appelons juste "beignets banane".
Le résultat étant très satisfaisant (selon mon estomac qui en a consommé une quinzaine il y a 10 minutes mais aussi selon Chéri qui m'a fort complimentée), je me suis dit que j'allais te faire profiter de ma petite recette hyper simple à réaliser.

Voici donc le déroulé, illustré par un petit photo-montage en bas de page.

  • Image 1 - Préparation de la pâte/ Ingrédients :
    • des bananes
    • du sucre (rouuuuuuuuuuuux pitiééééé)
    • de la farine
    • du rhum
    • du sucre vanillé ou - mieux encore - 1 gousse de vanille
      • les proportions varient en fonction du nombre de bananes et de leur maturité (plus elles sont mûres, plus elles sont sucrées, donc moins il faudra ajouter de sucre)
      • pour 8 bananes j'ai utilisé 8 cuillères à soupe bombées de farine, 4 c.à.s. bombées de sucre, 2 sachets de sucre vanillé
      • si tu es observateur tu auras noté que j'ai utilisé du rhum cubain, en mauvaise Réunionnaise je n'ai PAS de rhum Charette à la maison et ai fait avec ce que j'avais sous la main (honte sur moi je sais) 
      • préparation : tu écrases tes bananes à la fourchette dans un grand saladier, tu ajoutes la vanille/le sucre vanillé et le sucre roux et tu GOÛTES pour vérifier la dose de sucre -- fais le avant de mettre la farine hein, parce qu'après c'est pas crècrèbon. Tu ajoutes la farine et une lampée de rhum. Ta pâte est prête en moins de 5 minutes. 
  •  Image 2 - Début de cuisson :
    • tu prépares ton plan de travail avec :
      • du beurre pour la cuisson
      • un récipient Sopalinisé pour recevoir les beignets cuits
      • ton saladier
      • un machin pour retourner les beignets (là tu sens bien que je suis une grande cuisinière n'est-ce-pas)
      • une poêle évidemment
    • tu chauffes gentiment ta plaque avec dessus une poêle avec dedans du beurre
    • quand celui-ci aura fondu, tu prépares ta première fournée : la bonne quantité pour faire un beignet c'est une cuillère à soupe pas trop remplie que tu verses en étalant un peu (il ne faut pas que ce soit des boules, mais des ronds "plats") / ta première fournée servira de fournée test pour la température de ta plaque et donc de ta poêle, un peu comme quand tu fais des crêpes, donc :
      • elle sera forcément ratée
      • du coup ne forme que 5 ou 6 beignets pour cette phase test
    • tu laisses cuire environ 3 minutes d'un côté, puis tu retournes et en ce qui me concerne...
  • Image 3 - DRAME + Image 4 - Baissage de la température :
    • ...je constate que la poêle est trop chaude car certains beignets ont un peu brûlé
    • je baisse illico le feu, je poursuis la cuisson par 3 minutes de l'autre côté, je réserve les beignets
    • je ne savais pas trop comment te dire à quel niveau j'ai réglé le feu, tout ce qui me venait en tête était "un peu moins chaud que feu moyen mais pas feu doux non plus" > j'ai préféré prendre le truc en photo, tu constates donc que le bidule est rempli jusqu'à un petit moins que la moitié 
  • Image 5 - Entre 2 fournées :
    • je te conseille de sortir la poêle du feu entre deux fournées 
    • cela permet qu'elle ne soit pas à vif lorsque tu remets du beurre : il va bien sûr quand même fondre mais n'aura pas le temps de noircir le temps que tu disposes ta pâte
    • deuxième avantage : tu constitues tranquillou tous tes petits tas de pâte et après seulement tu remets la poêle sur le feu et tous commencent donc à cuire en même temps, ce qui évite des différences de niveau de cuisson à l'intérieur d'une même fournée
  • Image 6 - A quoi ça ressemble en cours de cuisson :
    •  oui bah l'image parle d'elle-même quoi
  • Image 7 - Résultat final :
    • avec mes 8 bananes, j'ai fait 52 beignets
    • ça paraît beaucoup mais je te préviens, ça se mange super bien, genre facile 10 par personne quoi, c'est pas le truc où tu t'arrêtes après en avoir picoré 3 ou 4 !
    • s'il te prenait l'envie de recompter, toi la personne étrange, OUI c'est vrai il n'y en a que 50 dans ma passoire. Une idée du pourquoi ? Je t'offre un QCM :
      • des petits hommes verts se sont téléportés dans ma cuisine et ont disparu une demi fraction de seconde plus tard, total du butin (pour eux)/de la perte (pour moi) : 2 beignets
      • j'en ai malencontreusement fait tomber 2 qui sont donc partis illico à la poubelle
      • j'ai été forcée de goûter - deux fois, pour être bien sûre de ne pas intoxiquer Chéri. C'était évidemment à l'insu de mon plein gré.
Nous nous sommes régalés et cette recette présente plein d'avantages :
  • elle est très économique
  • elle permet de manger des fruits (de façon un peu grasse et sucrée, certes, mais c'est mieux que pas du tout)
  • elle est très vite préparée, le plus long étant bien sûr la cuisson : pour te donner une idée, préparation + cuisson, j'ai mis 1h en tout et j'en avais fait vraiment beaucoup
  • elle est plutôt originale, et même, n'ayons pas peur des mots... exotique !
Je te souhaite un bon appétit :-)

PS : je m'excuse auprès de tous les vrai(e)s cuisinier(e)s pour l'utilisation un peu abusive, je le reconnais, de mots tels que "machin", "truc" et "bidule". Un jour peut-être j'apprendrai un peu de vocabulaire.
© Isa - septembre 2013

samedi 7 septembre 2013

...Twitter Addict...

Tu connais forcément quelqu'un qui a "essayé Twitter" et s'est découragé. Toi-même, tu as peut-être un jour voulu sauter le pas, mais après t'être arraché les cheveux de longues heures à tenter d'intégrer ce merveilleux monde, tu as repoussé d'un "pfff... j'y comprends riiiiien..." (version polie) ou d'un "c'est nuuuuul... ça sert à riiiiien..." (version agacée/mauvaise foi) l'idée de poursuivre l'aventure plus avant. Du coup, tu t'étonnes systématiquement quand je te parle de mon addiction à la Twittosphère et de mon penchant naturel à encourager tout un chacun à s'y inscrire.

Laisse-moi donc te rassurer : je suis passée par là, moi aussi. J'ai connu ce même découragement. Cette inscription "pour voir" suivie d'une désinscription à peine quelques heures après. Il m'a fallu deux premiers essais complètement infructueux voire flingueurs d'estime de soi ("je dois être vraiment trop bête -- je n'y pige que dalle !") avant une inscription réussie. 

Je ne les connais donc que trop bien, ce côté rebutant, cette impression d'avoir à apprendre une quantité insurmontable de codes pour tout bien comprendre, cette sensation de ne pas être capable de s'y creuser un trou. Ceci dit, dans mon cas, tout cela était aussi mêlé à l'envie d'y arriver & à l'intuition que laisser tomber me ferait passer à côté de quelque chose de plutôt grand, de plutôt chouette. J'ai donc persévéré (au 3ème essai donc).

Aujourd'hui, je ne maîtrise peut-être pas tout, mais j'en sais suffisamment pour que l'utilisation que j'en ai soit satisfaisante, du moins pour mes propres besoins, et il est bien là l'essentiel. J'ai donc eu envie de t'en dire un petit plus, d'établir un petit guide qui je l'espère sera digeste, basé uniquement sur ma propre expérience de ce réseau social.

Je crée donc une page spéciale sur le sujet, que je t'invite à consulter si tu as-envie-mais-ne-sais-pas-comment-faire de te lancer dans la Twittosphère et son univers impitoyable. (Tu peux aussi la lire par simple curiosité hein). Aujourd'hui elle contient selon moi les informations indispensables pour commencer, mais je l'enrichirai au gré de mon apprentissage... et de tes questions, qui sont bien sûr les bienvenues.

C'est ici que ça se passe.

© Isa - septembre 2013

...la reine de la prise de décision nocturne...

Tu as remarqué que, bien souvent, c'est la nuit que tu prends de grandes décisions ?
"Demain je fais ci, demain je m'attaque à ça". Le genre de promesse que je me fais quasiment tous les soirs.
En fait, ma motivation est lâche, elle a besoin du confort de l'obscurité pour se révéler à moi. Ou alors elle est maligne, se dit que dans le noir je ne la verrai pas vraiment et qu'elle pourra s'insinuer sournoisement.
Ça marche pas trop mal, puisque je suis toujours plutôt surprise quand je la vois apparaître et son arrivée impromptue me séduit systématiquement. Je la laisse m'envahir et s'exprimer à travers moi.
Et je me répète donc "demain je fais ci, demain je m'attaque à ça".

Où est le problème donc ? Parce que tu commences à me connaître maintenant, et tu te doutes bien qu'il y en a un, hein. Peut-être même que tu l'as déjà deviné, tout fortiche que tu es dans le cernage* de personnage.

Le problème est donc que non seulement ma volonté et mon courage n'apparaissent que la nuit, mais ils ont également un délai avant expiration relativement court. Qui va de "jusqu'à ce que je m'endorme pour de bon" à "jusqu'à ce que je me réveille". Bref, ils ne passent jamais -- oups, majuscules requises ici, tu connais le concept n'est-ce-pas -- JAMAIS le cap de mon sommeil. Ce vilain, qui n'est déjà pas bien réparateur, est aussi et surtout un briseur de résolutions. Le chenapan.

A cause de cette durée de vie très limitée de mes élans de motivation, je suis passée à côté de bien des projets, bien des chantiers, bien des révolutions aussi. C'est dingue tout ce que mon cerveau fatigué peut m'envoyer comme envies à satisfaire, urgemment bien sûr, tous les soirs. Tout aussi dingue qu'il me les retire systématiquement, dès le lendemain matin. Jusqu'à la poussée d'hormone/ crise d'adolescence (oui oui)/ lubie dévastatrice suivante. Qui inévitablement arrivera donc le soir d'après.

Là tout de suite, visualise : il est 23h55 et je suis à la veille d'un long week-end de 4 jours. Je ne suis pas sûre que tu tiendrais éveillé si je te faisais la liste de tout ce que j'ai l'intention de faire pendant les prochaines 96 heures (ne te fatigue pas à vérifier, le compte est bon Laurent Romejko, j'ai fait le calcul avec la calculatrice, pas sur mes petits doigts, la preuve en image en bas de page).

Je n'ai même pas envie de te donner le moindre exemple, ça reviendrait à te filer le bâton pour me faire battre quand, dans 4 jours donc, tu auras envie de me demander "alors, tu as ... ce week-end ?" (je te laisse donc combler le blanc au gré de ton imagination)(ça pourrait d'ailleurs te rappeler de fabuleux souvenirs d'école où tu devais remplir des textes à trous)(non, ne me remercie pas, c'est cadeau, et de bon cœur). Non, pas folle la guêpe, maintenant je n'ouvre ma (trop ?) grande bouche qu'APRES l'exploit. 

Ça n'arrive pas souvent mais parfois, sur un malentendu, lors d'un sursaut inattendu de courage diurne, je marque l'essai. Et puisque tu me connais bien maintenant, tu le sais bien que je ne manquerais pour rien au monde de venir te le raconter. Rendez-vous dans 4 jours, il sera bien assez tôt pour te faire la liste de tout ce que j'ai (ou pas) accompli.

Je m'en vais continuer à élaborer mes listes de choses à faire, toutes plus importantes/ excitantes/ passionnantes les unes que les autres (et quand je le dis à minuit, c'est toujours sans ironie) et te laisse sur une petite bafouille qui mérite méditation... 

"A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse..."
--- Sénèque ---
(pas ce soir la méditation, on est tous un peu fatigués là, voyons cela... plus tard ? ;-))

*Fort surprise en voyant ce mot être souligné en rouge par mon éditeur de texte, je suis allée vérifier dans un dictionnaire et je constate qu'effectivement on ne dit pas "cernage". Sauf que c'est CE mot qui dit exactement ce que je veux dire, tu vois ? Donc puisqu'on est entre nous, qu'ici je suis chez moi, qu'il y a somme toute assez peu de chance pour qu'un membre de l'Académie Française ne débarque ici par hasard, soyons fous : gardons. Ce sera notre petit secret à nous.



© Isa - septembre 2013

jeudi 5 septembre 2013

...raide dingue de mon meilleur ami...

Dans l'article précédent j'ai oublié de te dire que ce qui m'a également fortement déplu au mois d'août, c'est que mon meilleur ami s'est fait la malle en vacances et que je ne l'ai pas vu et très peu eu au téléphone.

Comme je le retrouve (enfiiiiiiiiin ! gniiiiiiiiiii !) ce soir pour un petit verre en tête à tête après le boulot, là tout de suite j'ai envie de te parler de lui. Qui n'en aurait pas envie d'ailleurs ? Je connais peu de gens qui font l'unanimité dans ce qu'ils inspirent aux autres, et lui fait partie de ces quelques spécimens. 

Bon, d'abord, il est beau. On dirait comme ça que c'est pas tellement important dans une histoire d'amitié, mais, dans la nôtre, ça a été LE point de départ. Parce qu'avant d'être amis, on a été des amoureux... Je te passe le détail de cette histoire qui a été d'ailleurs la plus longue que j'ai vécu à ce jour (un peu plus de deux ans quand même), il n'y a pas grand intérêt à approfondir. Ce qu'il faut que tu retiennes, et c'est comme ça qu'on aime à parler de nous tous les deux, c'est qu'en fait, on s'était trompés de chemin. On a jamais arrêté de s'aimer, mais au contraire on a commencé à s'aimer mieux. D'une façon qui nous satisfait nettement plus qu'au départ.

Ensuite, il est là. Il est là dans mes plus gros moments d'angoisse, quand je ne sais plus vers qui me tourner, quand j'ai peur, quand j'ai mal, quand les autres ne me comprennent plus. Il a été là quand je ne pouvais pas joindre les deux bouts, quand j'ai eu à affronter des difficultés que seul un ami sincère peut t'aider à surmonter. Et je sais de façon certaine et sans qu'aucun doute ne puisse s'immiscer qu'il sera là aussi demain et tous les jours d'après.

Il est intelligent aussi. D'une intelligence bluffante même. Et tu sais pourquoi ? Parce que ce ne sont pas ses années d'étude, ni son expérience professionnelle, qui ont bâti cette intelligence. Non, elle a été forgée par son optimisme à toute épreuve, qui lui permet de voir le beau dans le laid, la tâche de lumière dans la noirceur alentour, le verre à moitié plein toussa. Il est empli d'une quiétude reposante et balance ses élans de sagesse et de positivisme quand d'autres (moi !) ne voient que ce qui ne va pas, que ce qui dérange.

Et il est tendre. Ses gestes sont d'une infinie douceur, son regard plein de bienveillance. Quand tu es avec lui, tu es forcément serein(e), apaisé(e), parce que ses mots sont aussi doux que ses yeux sont rieurs. Et ça tu vois, ça ne se simule pas, ça ne s'invente pas, ça ne se plagie pas. C'est de l'amour en barre qu'il envoie sans compter et que tu reçois sans avoir besoin de réclamer.

Je souhaite à chacun d'avoir un Steven dans sa vie. Mais, je te préviens, ce ne sera pas le mien. Le mien je le partage parfois avec ses autres amis parce que je ne suis pas tout le temps là pour surveiller qu'ils ne me le piquent pas. Mais si je pouvais, je l'enfermerais dans une bulle d'amitié où il n'y aurait que lui & moi, toujours. J'exagère bien sûr, je plaisante hein ça va, mais je t'avoue que j'ai toujours peur qu'il me file entre les doigts... Je l'aime tellement si fort et bien plus encore... et JE LE VOIS CE SOIIIIIIR !!!



© Isa - septembre 2013

...un peu fatiguée, là, tout de suite...

Le mois d'août a été hard. Je voudrais pouvoir le dire de façon plus jolie, plus littéraire, mais j'ai beau me creuser les méninges, il n'y a pas de meilleur mot.

(Se creuser les méninges, moins d'une heure après le réveil et avec moins de 2 litres de café dans le bide, c'est stérile de toute façon)(Du coup je ne sais même pas pourquoi j'ai essayé)

Août donc. Ce mois qui, pour beaucoup, est synonyme de zenitude/relaxitude. Pour certains, il est le théâtre de vacances-j'oublie-tout, pour d'autres il signifie que le boulot se fait un peu plus à la cool : moins de monde dans les transports et sur les routes, journées plus longues qui permettent de profiter de la lumière du jour même après le travail, ralentissement de l'activité donc coolitude extrême du  patron qui met moins la pression, soleil dehors donc cumul de vitamine D et conséquemment de bonne humeur. Pour tous, trempette dans l'océan/ la mer/ l'étang/ la piscine municipale/ celle du camping/ la baignoire/ la flaque d'eau pour les moins chanceux. Barbecue et vin rosé, lunettes de soleil et tongs.

Pour moi, il avait une toute autre allure ce mois d'août pourtant chéri par une grande majorité. Non seulement je n'ai PAS FAIT UN SEUL barbecue cette année, mais en plus, il a été le synonyme de :

  • saison estivale, au boulot. Ce qui veut dire gestion des saisonniers dans mon petit cas personnel. Vérification et reprise de leurs dossiers, réponse à leurs sollicitations. Je t'épargne les détails sur le sacro-saint "devoir d'exemplarité", cher aux yeux de mes encadrants. Sache juste qu'en gros ça veut dire que tu dois être encore plus irréprochable que le reste de l'année, car tes brebis ont tendance à caler leur comportement sur le tien. Bref, c'était pas tellement plus cool qu'à l'accoutumée. Au contraire.
  • période de lancement du voyage annuel, au CE. Ce qui veut dire pour moi qui ai été volontaire pour faire partie de la commission s'en occupant : prise de contact avec des voyagistes, réception et étude de leurs offres, délibération avec les copains. Énorme boulot de préparation de la communication diffusée aux salariés. 
  • divers à-côtés dans le domaine professionnel : participation à une autre commission du CE, avec le boulot que ça implique, notamment. Et puis je me suis inscrite à un nouveau projet lancé par notre DRH, pour la gestion de ma carrière et mon éventuelle mobilité. Investissement personnel obligatoire, sous peine de passer à côté.
  • insomnies, gné. Oui, c'est le moment qu'a choisi ma difficulté récurrente à faire des nuits réparatrices pour pointer le bout de son nez. Bosser 10 heures par jour et dormir 5h par nuit ne font pas bon ménage, je t'assure. Les cernes sous mes yeux bouffis en sont la preuve formelle.
  • anniversaire. J'ai vieilli au mois d'août. Ça n'a pas aidé. (Bon en vrai ça n'a pas tant de conséquences mais je voulais qu'il y ait un 5ème point). (J'ai une copine qui n'aime pas le 4 alors j'ai pensé à elle). (Enfin c'est pas vraiment une copine c'est un modèle dans ma vie).(En même temps on s'en fout un peu, elle ne lit pas mon blog).
Je sais bien que tu pleures déjà que les vacances sont finies. Je sais aussi que le mois de septembre est pour toi le théâtre des angoisses annuelles avec la rentrée scolaire/ la recherche d'activités pour le petit dernier/ le nouveau planning qui en découle/ les impôts à payer.
Et je compatis. Je t'assure que je compatis de tout mon petit cœur.
Mais en même temps ce même petit cœur fait des triples saltos de contentement et des galipettes de soulagement en voyant s'éloigner ce grand méchant mois d'août qui l'a durement malmené.
Allez on remet ça dans 11 mois, d'ici là, bonne rentrée à toi.

© Isa - septembre 2013

mercredi 4 septembre 2013

...en mal de popularité...

La course à la popularité, tu connais ?
C'est con ce truc, parce qu'une fois que ça te rentre dans le crâne, difficile de t'en débarrasser. Pourtant, on peut vivre très très bien sans être SURentourée, non ? Si ? Oui je sais la question est pointue, c'est un peu l'histoire de "mieux vaut être seul que mal accompagné". Sauf que, comme dirait ma cousine Eva, en fait, vaut mieux surtout être bien accompagné.


La solitude n'est pas un compagnon de route que j'apprécie. Même si de temps en temps j'aime être isolée - physiquement du moins - du monde qui m'entoure, je suis toujours en quête de compagnie. Tu veux une preuve ? Tu n'as qu'à regarder le temps que je passe sur Facebook et Twitter, à commenter, rebondir, "j'aimer", réagir, retweeter, citer, partager. Ça te donne déjà une piste : la Isa n'est PAS un animal solitaire. Je passe peut-être mes week-ends en ermite à la maison, mais je suis toujours disposée à communiquer, ne serait-ce que virtuellement. J'avoue ma timidité bien volontiers, mais il ne faut pas la confondre avec un désir d'isolement. Il n'y en a aucun chez moi. Aucun, jamais.


Bien au contraire.
Depuis que je suis sur Twitter, je t'avoue lorgner un peu sur les autres profils d' "anonymes" dont le nombre de "followers" indique clairement que leur popularité dépasse la sphère amis/familles/collègues et j'envie. J'envie, je bave, je jalouse. J'analyse aussi. Je fouille dans le profil, dans les tweets postés, dans les photos, dans l'historique, ce qui pourrait expliquer une telle popularité chez une personne sans notoriété à proprement parler.
Parfois, j'arrive à comprendre, parce que ce que je découvre me donne moi-même envie de "suivre" la personne. Parfois, je ne me l'explique pas, il n'y a rien de particulier, rien de spécialement drôle ou de réellement original mais, bien que sans raison apparente, je constate que la mayonnaise prend et que les gens adhèrent.


Alors je cherche. Que dire/ que faire/ de quoi parler/ à qui m'adresser pour gagner en popularité ? Il faut certainement commencer par accroître sa visibilité, être repéré(e) par des personnes qu'on appelle dans la Twittosphère des "influents" qui s'intéresseront à notre petite personne et la propulseront au devant de la scène.


Mais fatalement, plein de questions arrivent. Suis-je capable d'attirer, d'attiser ? Comment ? Avec quoi ? Et puis aussi, bien sûr, à quel point et dans quelle mesure ai-je envie de me vendre ? Suis-je prête à sacrifier ma personnalité et à finir par me travestir, pour quelques contacts de plus ? Et enfin (et là attention parce que la réponse, en ce qui me concerne, a fait plus de mal que de bien) quel intérêt puis-je représenter aux yeux de parfaits inconnus ? En quoi est-ce que je peux gagner à être connue ?


Du coup, évidemment, mon compteur ne décolle pas et je regrette bien plus le fait d'être attristée par ce constat que par le constat en lui-même. Au fond, est-ce réellement important, tout ça ? Est-ce normal d'en faire une quête, un objectif à atteindre, un Graal ? Je pense qu'une personne normale répondrait que non. Mais en ce qui me concerne c'est différent. Je ne sais pas bien ce que je cherche à combler par ce désir de popularité un peu malsain, mais ce que je sais, c'est qu'il est bien là, ancré, et que j'ai toutes les difficultés du monde à m'en débarrasser.

© Isa - septembre 2013

dimanche 1 septembre 2013

...sans assurance ? timide ? parano ?...

C'est souvent en verbalisant les choses qu'on en prend réellement conscience. Comme si le fait de s'entendre mettre en mots un ressenti pas toujours très clairement défini servait, dans une certaine mesure, d'électrochoc. Tu dis, tu avoues, et quelques secondes après, tu réalises : "ouch, il y a quand même tout ça en moi...!". Après, il faut gérer les conséquences de la confession. D'un côté, mesurer son impact sur la personne qui en a été le réceptacle, de l'autre, évaluer les répercussions qu'elle a eu sur ta propre opinion de toi-même. Double travail, double peine même si tu n'étais pas spécialement préparé à ça.

Cette petite mésaventure, plutôt inattendue, m'est arrivée en fin de semaine, à l'occasion d'un déjeuner avec une copine. Le contexte n'était pas forcément propice à la confidence : nous avions moins d'une heure pour déjeuner, c'était au beau milieu d'une journée de travail, et, bien que plutôt complices, nous ne sommes pas si proches que ça. Et pourtant, sans trop les voir arriver, les mots me sont venus plutôt naturellement. Et pourtant, sans ressentir le besoin urgent de m'exprimer sur ce sujet, leur flot ininterrompu a clairement montré qu'ils étaient impatients de sortir de moi. Drôle de surprise envoyée par la vie...

Voilà pour le contexte.

Le fond, maintenant. Ce qui a été dit ce jour-là, je le savais plus ou moins, vaguement. Ça dormait quelque part à l'intérieur de moi. Je l'ai néanmoins exprimé avec beaucoup de clarté et étayé à l'aide de plusieurs exemples, voilà qui accélère la prise de conscience. 

Nous en sommes arrivées, je ne saurais te dire comment, à parler confiance en soi, assurance, estime de soi. Je réalise depuis que mes lacunes dans ce domaine sont bien plus importantes que ce que je pensais jusqu'à lors. Pour ne citer que quelques exemples :

  • j'ai peur quand je dois m'exprimer en public, en groupe ; je sens mes joues rosir, la sueur perle à mon front, mon rythme cardiaque s'emballe. Bon, je suis loin d'être la seule dans ce cas, mais je le vis comme un réel handicap, étant amenée parfois à m'exprimer au cours de réunions où de nombreuses personnes sont présentes.
  • je dois prendre sur moi pour passer un simple coup de fil, que ce soit pour prendre un rendez-vous chez le médecin ou, dans le domaine professionnel, pour demander un banal complément d'information au cours de la gestion d'un dossier. Là encore, cela peut être très handicapant au quotidien même si j'arrive le plus souvent à ne pas me laisser envahir par mes émotions, ce qui évite la paralysie complète.
  • pire encore - et c'est surtout là que la révélation m'a quelque peu troublée - je suis toujours très mal à l'aise quand il s'agit d'inviter l'une de mes collègues à aller boire un café ou fumer une cigarette avec moi. Toujours cette peur de déranger, toujours cette impression qu'elle n'ose pas me dire non pour ne pas me vexer mais qu'elle préfèrerait prendre ses pauses avec une autre que moi. Là ça craint sévère, non ?

J'aurais pu me sentir très mal vis-à-vis de ma copine au moment de ces confidences un peu surréalistes. Avoir peur que cela l'amuse, qu'elle se moque un peu. Mais, preuve s'il en fallait une que je sais bien m'entourer, elle a été une oreille attentive, une interlocutrice de choix. Aucune moquerie, aucun sourire en coin, aucune prise en pitié. Néanmoins, beaucoup de surprise. Et par ricochet, de la surprise partagée. Je suis toujours extrêmement étonnée de la réaction des gens quand je leur parle de ma timidité et de mon manque d'assurance. Dans 99% des cas, les premiers mots qui sortent de leurs bouches sont des variantes de "Toi ? En manque de confiance ? TIMIDE ? Arrête, je ne te crois pas, ce n'est pas possible, ça ne se voit pas !". Et pourtant... Et pourtant, ai-je alors envie de crier, si seulement tu sentais le nœud qui se tord dans mon ventre quand je suis dans la prise de contact, a fortiori avec quelqu'un que je connais peu, si seulement tu écoutais le rythme de mon cœur quand je parle devant plus de deux ou trois personnes, si seulement tu voyais les galipettes de mes intestins quand je suis hors de la zone confortable de mon tout petit groupe d'intimes, si seulement tu touchais les larmes qui me montent si vite, tellement vite, au bord des yeux dès lors que j'ai l'impression d'être de trop, mise à part, évincée, rejetée même --- impression qui naît souvent, d'ailleurs, d'une forte propension naturelle à la paranoïa, cette garce qui s'insinue dans mon cerveau sans que je ne puisse lutter...

Parfois c'est difficile d'être aussi durement victime de toutes ces émotions violentes, de tous ces signaux de détresse envoyés par un corps qui réagit au quart de tour à l'inconfort d'une situation non habituelle. Et le plus difficile je te l'avoue, c'est que tu ne vois pas tout ça, que tu me crois forte, pleine d'assurance, en confiance en toutes circonstances. Parfois, c'est sécurisant d'avoir cette carapace, ce masque qui fait croire au monde extérieur que je suis dans la maîtrise. Mais parfois, seulement. Parce que le plus souvent, c'est au contraire terriblement frustrant de donner cette image là. C'est à cause d'elle que tu ne ressens jamais le besoin de me ménager, de me rassurer. C'est à cause d'elle que du coup, fatalement, je m'embourbe, souvent seule, dans un mal-être que personne ne détecte...

______
PS : je viens de relire. Merde, c'est pas très gai quoi, surtout pour un dimanche si beau, si ensoleillé. Je vais nuancer un peu quand même, parce que je ne voudrais pas que tu crois que je suis au bord du suicide... Tout ça, ça fait partie de moi, c'est comme ça, j'ai l'habitude, je le gère, je l'assume. Rassure-toi, quand j'en parle comme ça, ça paraît très lourd à porter, mais ça va hein, j'arrive tout de même à vivre en société et je ne suis pas non plus paralysée en continu. Et j'ai la chance d'être extrêmement bien entourée et d'être du coup plus souvent en zone de confort qu'en difficulté. 
"Je vais bien, ne t'en fais pas" comme on dit.
Et bon dimanche quand même.

© Isa - septembre 2013